mardi, janvier 18, 2005

Coupure

Aujourd’hui, la ville où je travaille a subi une monumentale coupure de courant. Une bonne partie de la ville a été immobilisée pendant presque une heure. Plus de lumière dans la fin de journée, par temps pluvieux, plus de téléphone, plus de feux de circulation en plein centre ville aux heures de pointe.
Je me suis soudain trouvée bête, plongée dans le noir à ne rien faire, mes principaux outils de travail, à savoir mon PC et mon téléphone, étant tous les deux hors d’usage.
Je suis descendue dans la rue. Il flottait une impression de fin du monde. Tout était sombre, les gens étaient tous dehors pour y chercher un peu de lumière ou arrêtés dans un endroit abrité, comme figés. Dans le trafic, c’était l’anarchie : les voitures ne savaient plus si elles devaient continuer leur route ou laisser passer les piétons, faute de feux de signalisation.
La porte de mon immeuble est automatique, je me suis donc retrouvée coincée dehors. Le premier réflexe qui m’est venu, c’est d’appeler un de mes collègue pour qu’il vienne m’ouvrir…mais il n’y avait plus de téléphone. Le temps était comme suspendu. Tout le monde attendait le retour de l’électricité comme les chrétiens attendent le retour du messie.
Je me suis alors fait la réflexion suivante : Et si cela ne revenait pas, que se passerait-il?
Dans ces moments là, il me vient cette impression que notre vie est complètement conditionnée par toutes ces choses qui nous entourent, dont nous pensons dépendre. Et force est de constater qu’elles fonctionnent toutes à l’électricité. Nous décrochons le téléphone : il sonne. Nous appuyons sur l’interrupteur : la lumière s’allume. Notre confort également en dépend puisque notre maison est chauffée lorsque nous rentrons chez nous. Nous accomplissons une multitude de gestes pas automatisme chaque jour. Tout ceci nous apparaît tellement normal, que nous ne réfléchissons même plus.
Nous vivons dans un monde qui ne peut plus se passer d’électricité. Toute l’économie en dépend. Je pourrais trouver encore des millions d’exemples pour montrer que notre monde ne fonctionne en grande partie que par ce moyen. Et pourtant….

J’en viens à imaginer une panne de courant générale, une panne définitive. Que se passerait-il alors ?
Je pense que nous serions tout d’abord déboussolés, sans repère. Ce serait l’anarchie, tout serrait paralysé. Un peu comme un film catastrophe hollywoodien en somme.
Je ne souhaite bien évidemment pas qu’une telle chose arrive. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que cela serait une chance immense. Car c’est dans ses moments là qu’émerge chez l’humain une incroyable capacité d’adaptation, de création, de volonté d’être proche des autres, de s’entre aider. C’est face à ce genre de situation que les plus belles qualités humaines font (enfin) surface. Imaginer un monde à refaire, à repenser complètement. La perspective que tout est de nouveau possible, que tout peut être réinventer….
Alors, commençons aujourd’hui, dans ce monde-ci, à faire éclater au grand jour ces belles qualités humaines que nous possédons tous au fond de nous. Essayons d’être plus conscient de tout ce que nous avons, plutôt que ce que nous n’avons pas. Et surtout, soyons conscient chaque jour de cette dépendance que nous développons face à la technologie, pour que nous soyons à nouveau libre.

lundi, janvier 17, 2005

Les CREQ

L'homme est en permanence conditionné par autrui. Tant qu'il se croit heureux, il ne remet pas en cause ce conditionnement.
Enfant, il trouve normal qu'on le contraigne à avaler des aliments qu'il déteste, c'est sa famille.
Adulte, il trouve normal que son supérieur l'humilie, c'est son travail.
Marié, il trouve normal que sa femme lui fasse des reproches permanents, c'est son épouse.
Citoyen, il touve normal que son gouvernement réduise sans cesse son pouvoir d'achat, c'est le gouvernement pour lequel il a voté.
Non seulement il ne s'aperçoit pas qu'on l'étouffe, mais en plus il revendique sa famille, son travail, son système politique et la plupart de ses prisons comme autant de formes d'"expression de sa personnalité".
Beaucoup d'humains sont prêts à se battre bec et ongles pour qu'on ne leur ôte pas leurs chaînes.
Pour nous les anges, il est donc parfois nécessaire de provoquer ce qu'en bas ils nomment des "malheurs" et que nous en haut qualifions de "CREQ", pour "Crise de Remise en Question". Les QREQ peuvent prendre plusieurs formes : accident, maladie, rupture familiale, déboires professionnels.
Ces crises terrifient les mortels mais, au moins, les déconditionnent provisoirement. Très vite, l'humain part à la recherche d'une autre prison.
Le divorcé est pressé de se remarier.
Le licencié accepte un travail plus pénible encore
Cependant, entre le moment où survient le QREQ et celui où le mortel retrouve une autre prison, il aura joui de quelques instants de lucidité. Il aura entrevu alors ce qu'est la vraie liberté. Même si, en général, cela l'a plutôt effrayé.
Bernard Weber - L'empire des anges

mercredi, janvier 12, 2005

Va paisiblement ton chemin

Va paisiblement ton chemin à travers le bruit et la hâte, et souviens toi que le silence est paix.
Autant que faire se peut et sans courber la tête, sois ami avec tes semblables.
Exprime ta vérité calmement et clairement.
Écoute les autres, même les plus ennuyeux ou les plus ignorants; eux aussi ont quelque chose à dire.
Fuis l'homme à la voix haute et autoritaire; il pèche contre l'esprit.
Ne te compare pas aux autres par crainte de devenir vain ou amer, car toujours, tu trouveras meilleur ou pire que toi.
Jouis de tes succès mais aussi de tes plans.
Aime ton travail aussi humble soit-il, car c'est un bien réel dans un monde incertain.
Sois sage en affaires, car le monde est trompeur.
Mais n'ignore pas non plus que vertu il y a, que beaucoup d'hommes poursuivent un idéal et que l'héroïsme n'est pas chose si rare.
Sois toi-même et, surtout, ne feins pas l'amitié.
N'aborde pas non plus l'amour avec cynisme, car, malgré les vicissitudes et les désenchantements, il est aussi vivace que l'herbe que tu foules.
Inclines-toi devant l'inévitable passage des ans, laissant sans regret la jeunesse et ses plaisirs.
Sache que, pour être fort, tu dois te préparer, mais ne succombe pas aux craintes chimériques qu'engendrent souvent fatigue et solitude.
Par-delà une sage discipline, sois bon avec toi-même.
Tu est bien fils de l'univers, tout comme les arbres et les étoiles.
Tu y as ta place.
Quoique tu en penses, il est clair que l'univers continue sa marche comme il se doit.
Sois donc en paix avec Dieu, quel qu'IL puisse être pour toi.
Et, quelles que soient ta tâche et tes aspirations, dans le bruit et la confusion de la vie, garde ton âme en paix.
Malgré les vilenies, les labeurs, les rêves déçus, la vie a encore sa beauté.
Sois prudent.
Essaie d'être heureux(se).
Auteur inconnu

lundi, janvier 10, 2005

Ca y est, je me lance!

Comme mon adresse le dit, soyons fous...et allons-y. Il y a une semaine, je ne savais même pas ce que c'était un Blog (j'aurai plutôt pensé que c'était une nouvelle espèce de crapaud...) Après avoir vu divers résultats, et comme ça a l'air plutôt sympa, en voiture Simone, je me lance!